Colloque « Risque et société » à Albi

Les controverses autour des risques chimiques, mais aussi l’explosion de l’usine AZF en 2001, constituent deux événements qui exigent à eux seuls qu’un débat soit renouvelé sur cette relation entre les risques et la société. Mais d’autres évènements s’ajoutent: la marée noire causée par le pétrolier le Prestige en 2002, la catastrophe qui mêle au Japon le risque industriel et le risque naturel (2011), les tremblements de terre, inondations ou tempête à Istanbul (1999) ou encore la catastrophe du vol Rio-Paris (en 2009), des évènements indésirables comme la sur irradiation à l’hôpital, etc.
Incontestablement, des failles apparaissent dans nos systèmes complexes et intégrés qui sont de plus en plus vulnérables et une certaine fragilité s’installe chez les membres de ces univers professionnels ou domestiques. Aussi structurées que soient les organisations professionnelles selon une rationalité fiabiliste et aussi préparés que soient les hommes pour agir en toute sécurité dans les collectivités territoriales, rien ne peut exclure une catastrophe et une crise: nos trajectoires sont inscrites dans un monde incertain. La fin des organisations, au sens de structure stable et de mondes d’actions bien ordonnées, se trouve confirmée par les évènements qui accompagnent nos vies, parfois en les perturbant.
Ces évènements qui interrogent les choix scientifiques et techniques entraînent un besoin d’échanges et de débats entre publics distincts, mais aussi, incitent au renforcement d’une culture scientifique des risques; ils entraînent une nécessité de refondation des liens, peut-être sur d’autres bases, entre la science et la société, entre l’évolution technique et les attentes des publics, entre l’industrie et la ville, entre l’intervention de l’État ou des collectivités territoriales et leurs destinataires, entre les experts et les citoyens, entre les scientifiques et les profanes.
L’objectif de ce colloque sur « Risques et société » est triple :

• Partager des connaissances issues de disciplines différentes et échanger des expériences à propos des relations entre les risques et la société: sociologues, chimistes, philosophes, spécialistes d’information et de communication, spécialistes du génie chimique ou du génie industriel, anthropologues, juristes et géochimistes forment la palette des compétences utiles pour la compréhension de cette relation.
• Comprendre les relations qui s’établissent entre les sciences, la société et les citoyens pour que chacun puisse se situer et agir au sein du territoire qu’ils partagent, afin de vaincre les inquiétudes; mais aussi articuler les domaines de risques inutilement séparés (industriel, domestique, professionnel, naturel), comme la récente catastrophe au Japon nous invite à le penser.
• Rendre accessibles ces interventions à tous et donc réutilisables ultérieurement au travers d’un ouvrage partagé par le plus grand nombre.

Trois institutions ont groupé leurs efforts pour que ces débats aient lieu : l’université de Toulouse (PRES), le CUFR Champollion et la Foncsi. Le CERTOP (Centre d’Étude et de Recherche sur Travail Organisation et Pouvoir, CNRS et Université Toulouse 2) a mis ses compétences au service de cette manifestation ; enfin la Maison des Sciences de l’Homme de Toulouse a apporté sa contribution.