Risques émergents : une table ronde sur la sécurité du futur
Lors du festival « Building Beyond » organisé par Léonard (Groupe Vinci) le 22 septembre dernier, René Amalberti a participé à une table ronde sur les « Risques émergents : la sécurité au travail se réinvente », avec Laure Girodet, directrice santé sécurité de Suez, et Pierre-Yves Bigot, directeur-coordinateur de la prévention sécurité-santé pour le Groupe Vinci.
Quelle sécurité pour demain ?
« L’accélération de la complexité est si forte,
qu’il va falloir peut-être accepter de vivre avec certains évènements indésirables, sans accidents graves. Cela suppose une logique de sécurité différente, avec des modèles de résilience. »
Cette table ronde a permis à René Amalberti d’exposer les résultats des travaux de la Fondation sur la sécurité du futur, issus :
> de l’analyse stratégique sur l’« Opérateur du futur »
> et du symposium « Résilience & prise de décision » sur le besoin de changement de paradigme des industries à risque pour la gestion de la sécurité.
Une société de plus en plus complexe
René Amalberti a expliqué que l’accélération de la révolution numérique, le développement des nouvelles technologies et l’arrivée effective de l’intelligence artificielle (AI) créent des systèmes de plus en plus complexes qui pourraient obliger les industries à risque à faire évoluer le paradigme de gestion de la sécurité. En effet, nos systèmes de gestion de la sécurité fonctionnent essentiellement « sur le rétroviseur » dans « un domaine totalement prévu », sur la base de l’expérience passée construite à partir des accidents ou presque accidents. La complexité et la rapidité des changements qui caractérisent le futur de l’industrie peut et doit amener à faire évoluer les modèles de façon à être à la fois plus prospectif (rôle croissant de la simulation) et aussi de se donner des capacités de résilience supplémentaires en se tenant prêt à des situations encore jamais rencontrées.
Il faut aussi avoir conscience que les nouvelles technologies numériques vont très certainement augmenter la productivité. Et, inéluctablement, des risques qui n’existent pas aujourd’hui vont apparaître.
Travailleurs du futur : des risques nouveaux
Une société avec des systèmes de plus en plus complexes et fragmentés fait émerger, dans le cadre du travail, un risque de perte de compréhension du « tout » et de la contribution spécifique des professionnels à ce « tout ». On parle de perte de sens. Cela peut provoquer des risques psychologiques et une fuite des compétences. Ces nouveaux risques devront être pris en compte pour la sécurité de demain, sans doute par une explication renforcée du rôle de chacun dans un processus global qui lui échappe.
Il sera également nécessaire de se saisir du problème de l’évolution démographique des prochaines décennies. René Amalberti a présenté l’exemple du Japon, certainement prédictif de ce qu’il se passera en Europe à l’horizon 2030-2040. La retraite y a été repoussée à plus de 70 ans, entrainant un mix générationnel, une révision du rôle des anciens qui quitteraient les postes de management pour un rôle d’accompagnement des nouvelles générations. Ce modèle très différent du nôtre doit nourrir nos réflexions et être anticipé, car même si ces changements ne se voient pas encore, ils sont en route.
Replay
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> Visionner la table ronde « Risques émergents : la sécurité au travail se réinvente »