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Les PPRT dans le Dunkerquois : des artifices d’une concertation obligée à la construction de compromis

Auteur(s)
Nicolas Grembo
Auteur(s)
Antoine Le Blanc
Auteur(s)
Christophe Gibout (coord.)
Auteur(s)
Irénée Zwarterook
Numéro
2013-08
Nombre de pages
77 pages
Type dans la collection
Apport de la recherche
Centre d'intérêt
La Concertation Sur Les Risques Industriels

Les PPRT dans le Dunkerquois : des artifices d’une concertation obligée à la construction de compromis

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Résumé

Ce cahier présente une analyse de la concertation dans le cadre de l’élaboration des PPRT à Dunkerque. Il met en exergue les problèmes liés aux décalages entre les textes législatifs et la pratique locale de la concertation. Il montre que les acteurs locaux de la concertation, notamment les acteurs traditionnels de la gestion du risque, ajustent la concertation voire remettent en cause les textes législatifs de manière à garder une certaine emprise sur celle-ci et plus généralement sur la gestion des risques industriels. Par conséquent, les instances de concertation ne peuvent remplir pleinement leur rôle dans l’élaboration des PPRT, n’intégrant pas réellement les nouveaux acteurs de la gestion du risque (collèges « riverains » et « salariés »). Le CLIC et les POA n’ont pas de réel pouvoir dans l’élaboration des PPRT et deviennent alors le versant officiel et visible de négociations qui se déroulent largement dans l’informel et l’interpersonnel. Ce double versant de la concertation, malgré une perte d’information et de transparence, apparaît relativement consenti et accepté.

À Dunkerque, les adaptations locales montrent une forme différente d’évolution de la gestion du risque, révèlent des dynamiques intéressantes qui, indépendamment de la volonté des acteurs, peuvent conduire à des solutions qui répondent aux attentes des différentes parties prenantes. Ainsi, les échanges informels, hors structure formalisée de concertation, sont inévitables, mais ils peuvent être productifs : il convient de ne pas les nier, mais de les rendre transparents et légitimes. Il en va de même pour les conflits entre acteurs, usages, ou territoires : encadrés et dans une atmosphère sereine, ils sont utiles, démocratiques et peuvent porter des fruits, tandis que larvés ou niés, ils empoisonnent la concertation et nuisent à la prévention des risques. L’analyse des cas étudiés à Dunkerque et leur confrontation théorique et pratique aux évolutions de la gestion des risques permet de proposer quelques pistes d’évolution concrètes, dans l’objectif d’améliorer la concertation d’un point de vue fonctionnel, réglementaire, organisationnel ou émotionnel.