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Validation d’une méthode d’évaluation technique, humaine et organisationnelle de la sécurité (ATHOS)

La méthodologie ATHOS (analyse technique, humaine et organisationnel de sécurité) repose sur l’articulation de plusieurs modes d’approche de la sécurité d’un site industriel à risque. L’objectif de la présente étude est de valider son application sous forme de diagnostics courts.

Équipe

Jean-Christophe Lecoze (INERIS)

Contexte et enjeux

La méthodologie ATHOS (analyse technique, humaine et organisationnel de sécurité) repose sur l’articulation de plusieurs modes d’approche de la sécurité d’un site industriel à risque. Ces modes d’approche sont basés sur les connaissances propres aux disciplines qui sont mobilisées dans la méthode. Les principales disciplines convoquées sont:

  • ingénierie de la sécurité (analyse de risques, approche barrière technique) ;
  • ergonomie et fiabilité humaine (barrières humaines, situations de travail) ;
  • systèmes de management de la sécurité (bonnes pratiques et science de gestion) ;
  • sociologie des organisations (organisation à haute fiabilité, aspects organisationnels des accidents majeurs, apprentissage organisationnel) ;
  • politique publique (interaction régulateur/régulé). [Cette dernière discipline n’est pas mobilisée dans le cadre de la présente étude].

Ces modes d’approche impliquent des types spécifiques de collecte et de traitement de données mais aussi d’interprétations, basés sur les pratiques disciplinaires et modèles associés. Les données sont récoltées soit par l’intermédiaire de groupes de travail, d’entretiens individuels (ou collectifs) et/ou d’observations. La méthode est à l’heure actuelle dans la dépendance de l’expertise des individus qui l’utilise, et aucun travail de transfert vers des publics non familiers de chacune des disciplines impliquées n’existe aujourd’hui.

La méthodologie ATHOS a été développée à titre d’expérimentation lors d’une recherche sur une période de trois ans, entre 2005 et 2007. L’objectif de la présente étude est de valider son application sous forme de diagnostics courts.

Question de recherche

Quatre grandes lignes de la méthode seront mis en œuvre:

  • Connaissances des risques et identifications des barrières de sécurité (humaine et technique) des installations. Choix des scénarios les plus intéressants à évaluer. Utilisation de méthodes et de modèles issus des sciences pour l’ingénieur (méthode d’analyse de risques de type HAZOP ou APR, groupe de travail avec les personnes clés — opérateur, responsable sécurité, ingénieur procédés)
  • Évaluation de l’architecture de sécurité et évaluation des barrières techniques et humaines de sécurité. Utilisation de méthodes et modèles des sciences pour l’ingénieur et de fiabilité humaine (et ergonomie) (méthode d’évaluation des niveaux de confiance des barrières techniques, méthode d’entretiens et d’observation des situations de travail pour le niveau de confiance des barrières humaines)
  • Évaluation des activités du système de management de la sécurité en rapport avec les barrières (passage en revue des processus principaux des systèmes maintenance, analyse de risque, etc.), approche formelle du système. Utilisation de méthodes et modèles de gestion et d’audit (entretiens individuels semi directifs, vérification de la conformité du système).
  • Prise en compte des dimensions organisationnelles de la sécurité par l’intermédiaire de deux approches, l’une en fonctionnement normal, l’autre en fonctionnement incidentel/accidentel. Utilisation de méthodes et modèles propres aux sciences sociales et travaux spécifiques dans le domaine des risques industriels (méthode d’entretiens individuels et collectifs ouverts, séances de restitution, etc.).

La mise en œuvre des étapes de la méthode selon les règles de l’art assure la qualité du processus et peut être considérée comme garante de la validité des résultats. Ces règles de l’art proviennent des différentes disciplines impliquées et approches associées, des analyses de risques (sciences pour l’ingénieur) aux entretiens (sociologie) en passant par l’analyse des barrières humaines (fiabilité humaine et ergonomie). La validation des résultats repose essentiellement sur les débats générés par les restitutions des interprétations issues des enquêtes de terrain et des groupes de travail. Ces restitutions peuvent être effectuées selon plusieurs modalités qu’il convient de choisir en fonction des cas. Elles peuvent être collectives ou individuelles mais aussi viser différents types d’acteurs (directeurs de départements, chefs de services, opérateurs, acteurs collectifs) auquel cas, le contenu des restitutions est à adapter. Lors d’une restitution, les acteurs peuvent adopter plusieurs attitudes. Ils peuvent rejeter certaines interprétations et en accepter d’autres, ils peuvent estimer que certaines interprétations sont excessives ou à l’inverse trop nuancées. Par ailleurs, ils peuvent également indiquer des points qui n’ont pas été identifiés et qui selon eux sont importants. Ce qui est clé dans cette phase de restitution est donc de permettre une expression des acteurs par rapport aux interprétations proposées et d’en explorer les raisons afin de pouvoir statuer.